2015, l’année d’ Instagram : entre croissance et ouverture à la performance
Pour Instagram, 2015 aura été l’année d’une croissance sans précédent mais aussi de l’ouverture inédite du réseau à la performance, en matière de financement publicitaire. Jusque-là seuls les grands comptes pouvaient accéder à la possibilité d’y diffuser des campagnes.
Le virage a eu lieu progressivement et sûrement à partir de l’été, avec la possibilité pour les annonceurs d’intégrer des messages du type call to action à leurs créations. Chose alors inédite dans un environnement très axé branding, les membres du réseau ont depuis la possibilité de s’engager avec les marques, en cliquant sur les publicités pour accéder à un site ou pour télécharger une application.
Data
En parallèle, le réseau social de partage « d’instants » captés par des photos et des vidéos, propriété de Facebook depuis 2012, a ouvert aux marketeurs de nombreuses nouvelles possibilités de ciblage des campagnes.
Il l’a fait en s’appuyant sur ce que Facebook, son propriétaire, dispose de plus précieux : d’une part, des segments de données au sujet de ses membres, soit 1,49 milliard de personnes dans le monde, de quoi fournir de l’échelle ; d’autre part, la possibilité de croiser les informations de l’annonceur au sujet de ses clients et de ses prospects avec celles du réseau (à l’instar de Custom Audiences, solution de Facebook qui consiste à attribuer un pixel de retargeting à l’annonceur qui, en le plaçant sur son site ou application mobile lui permet de suivre les visiteurs plus tard sur Facebook, et de leur afficher des publicités en lien avec leur recherche).
Au final, les messages, quoique plus nombreux et engageants, peuvent potentiellement devenir plus ciblés, car ils s’adaptent aux centres d’intérêt de chaque cible.
Libre-service
Mais ce qui a été encore plus marquant et caractéristique de ce virage vers la démocratisation de son inventaire et vers des campagnes à la performance a été le lancement au niveau mondial par Instagram d’une plateforme de publicité en libre-service à disposition « des entreprises de toutes tailles », assise sur l’infrastructure technologique de Facebook et intégrée à son interface de gestion de campagnes.
Preuve que la transition a effectivement eu lieu en 2015 pour le réseau social, eMarketer projetait déjà dès l’automne dernier une hausse de l’ordre de 149% de ses revenus publicitaires en 2016.
Rien d’étonnant, si on part du principe que de nombreuses études évoquent l’influence grandissante qu’Instagram semble exercer sur ses membres. BI Intelligence évoquait récemment le fait qu’il est devenu le réseau social le plus utilisé par les adolescents américains et il est considéré « le plus important réseau social » par ces mêmes publics (ils auraient été 32% à le déclarer contre 14% pour Facebook). Pew Research Center indiquait à la rentrée que le temps d’engagement des utilisateurs sur ce réseau s’est fortement accentué en 2015.
Pour ce qui est de la quantité, Instagram informait en septembre avoir dépassé la barre des 400 millions d’utilisateurs, ayant ainsi conquis 100 millions de nouveaux adeptes en seulement neuf mois (ils étaient 150 millions deux ans auparavant).