Emmanuel Arendarczyk est Directeur Général de NetBooster France et de NetBooster UK et membre Comité Stratégique de NetBooster Group. Il a vécu et travaillé dans 3 pays différents (à ce jour) et a aidé de nombreuses entreprises à croître en les consultants sur leur stratégies digitales cross-canales.
Avant NetBooster, Emmanuel a travaillé dans l’équipe Qualité du Moteur de Recherche chez Google (équipe de Matt Cutts). Quand il a rejoint NetBooster à Paris, Emmanuel a été consultant sur des problématiques d’acquisition avant de travailler sur des lancements de nouveaux services et les clients internationaux pour NetBooster Group.
Emmanuel vit avec sa femme et son fils à Londres, et adore voyager, en particulier en Asie du Sud-Est. Adepte de la futurologie et des objets connectés, il aime aussi partager avec ses amis des grands vins de Bourgogne, la région dont il est originaire.
VIUZ : Quels changements constatez-vous dans les Directions Marketing ?
Emmanuel Arendarczyk : Ce que je constate chez l’ensemble des annonceurs au UK mais aussi en France c’est le passage progressif de directions communication et e-commerce séparées à une direction de plus en plus unifiée réunie autour de ce j’appellerai le Branding/ ROI à Long Terme et la Performance Roi à court terme.
Cette évolution à la faveur de l’accélération des technologies se cristallise autour de la généralisation de l’attribution média qui s’étend aujourd’hui à l’attribution budgétaire. Nous avons maintenant la réponse à l’éternelle question : “est-ce que ma campagne de branding et donc l’amélioration de ma notoriété à bel et bien eu un impact sur mes ventes in fine. Et si oui, quel est cet apport ?”
Ces changements rapides signifient que nous sommes en mesure de bâtir de nouvelles scénarisations à destination des clients réunissant des compétences autrefois décorellées : la créa / la perf/ le média et qui tendent aujourd’hui à se réunifier.
Et c’est pour cela qu’à mon sens les agences performances doivent se doter d'une partie créa.
VIUZ : Comment le positionnement de Netbooster a-t-il évolué ces dernières années ?
Emmanuel Arendarczyk : Au départ nous étions une agrégation d'agences avec un cœur métier très search et notre couverture géographique reposait sur trois régions distinctes : UK/MENA/ APAC.
Nous nous sommes dans un premier temps renforcés sur l'Europe pour offrir une expérience media unifiée auprès des grandes marques Européennes historiques et nous évoluons aujourd’hui vers un modèle d’agence capable de porter au niveau International les problématiques de nos annonceurs.
Pour ce faire, nous avons unifié sur l’ensemble des pays nos back-offices, notre expertise de la data, la formation de nos équipes et la technologie. Nous avons généralisé le concept de OnePNL, nous permettant de faire évoluer les ressources que nous mettons à la disposition du client sans prendre en compte nos problématiques de centres de profits nationaux qui n’ont bien évidemment aucun intérêt pour nos clients. Cela nous permet d’aborder notre nouvelle phase d’expansion à l’échelle mondiale.
L’autre aspect de notre évolution c’est que nous avions une forte expertise native sur la perf –nous avons été pionnier sur le programmatique dès 2010- mais aussi en CRM – nous travaillons sur des bases de données marketing client depuis 2006 - nous avons donc naturellement fait évoluer notre modèle auprès des clients sur la trinité : Owned Media, Paid Media et Data.
Viuz : Concrètement pour Netbooster qu'est-ce que cela implique ?
Emmanuel Arendarczyk : La mise à disposition auprès de nos clients d’outil de tracking multicanaux associée à une « Culture du faire ». Nous pouvons conseiller nos clients sur le meilleur setup Dmp et comment intégrer leur données web, CRM et offline et parce que nous sommes un véritable partenaire et ne sommes pas uniquement dans la théorie : tous les jours, nous sommes jugés sur la performance des campagnes de marketing digital que nous délivrons pour nos clients. Nous vivons donc la même pression du résultat que nos contacts clients et notre rémunération est d’ailleurs liée à cela.
Cette évolution des métiers et des plateformes passe aussi chez nous par la mise en place d’un consulting vraiment verticalisé par industries et une compréhension cross-canale intime afin de se caler sur les vrais KPIs métiers de nos clients, bien au-delà des KPIs medias.
Pour un acteur du transport aérien il est ainsi important de mesurer l’impact des campagnes medias à l’aune de KPIs comme les « Seatloads » et l’amélioration du Yield.
Pour nos équipes cela implique aussi une connaissance étendue des problématiques industrielles de nos clients (supply chain, intéractions avec les canaux offline comme les magasins physiques ou les centres d’appel).
VIUZ : Comment voyez-vous le futur de la publicité ?
Emmanuel Arendarczyk : Technologiquement nous allons vers la capacité de toucher une audience d’une manière véritablement personnalisée car nous avons désormais la possibilité de comprendre l'intention et nous rapprochons tous les jours d’une compréhension plus fine de la personne humaine dans son ensemble. Deux personnes de la même CSP, de même sexe et du même âge peuvent avoir des comportements totalement différents à un temps T.
Cela implique une compréhension et une connaissance granulaire des comportements pré et post-achats.
Reconnaître les signaux précurseurs à l’achat est donc primordial. Chez NetBooster nous travaillons par exemple sur vélocité des interactions et leur signification sur la maturité de la décision d’achat. Nous détectons également les informations dont les consommateurs ont besoin pour compléter l’expérience totale avec une marque.
Logiquement, cela passe par un accompagnement dans l’expérience client post-commerce car de plus en plus, pour les consommateurs, la fin est un nouveau début… Ceux-ci vont en effet continuer leur expérience en ligne en cherchant des tutoriels pour utiliser les produits, donner un avis, en parler avec leurs ami, etc. Cet espace s’il est compris et coopté par la marque permet de construire une relation de confiance avec le consommateur. Ce travail permet aussi aux marques de passer de la commodité à l'expérience...
VIUZ : Quels sont vos grands chantiers pour 2016 ?
Emmanuel Arendarczyk : En Angleterre le mobile représente 50% des achats médias digitaux et plus de 30% des transactions e-commerce. Je souhaite donc poursuivre le chantier initié au UK de l’unification du mobile et de la data.
Nous préparons aussi la sortie de la Data d’un modèle simple (constat/tracking media/visualisation) vers un modèle où elle permet de donner d’une part une véritable vision de ce qui se passe sur l’ensemble des canaux on et offline (magasins, in-store screens) jusqu’à la prédiction et l’activation dynamique des campagnes digitales et ce, à chaque étape de l’expérience client.
L’objectif est de faire enfin le pont entre le branding d’une part et ce que l’industrie appelle « la performance » d’un côté et aussi entre l’acquisition et la fidélisation de l'autre.
Enfin, nous souhaitons accompagner les entreprises dans leur transformation digitale au cœur de ce que l’on appelle aujourd’hui la 4ème révolution industrielle qui transforme l’économie dans son ensemble et détruit les inefficacité et « le middle man ». Dans l’industrie automobile, nous passons d’un modèle propriété de voiture à un modèle de partage uberisé. L’économie réalisés par rapport à la propriété peut être substantielle : plus de vignette, de parking, de PV, de maintenance, de dépréciation, d’assurance…) Demain, des voitures sans conducteur sillonneront les rues selon un algorithme qui anticipera la demande (uber test déjà ce type d’algorithme).
Ces différentes étapes mènent vers une transparence accrue des KPI, des budgets et des outils et NetBooster entend privilégier et renforcer son modèle d’agence indépendante data-driven en Europe et aux Etats-Unis cette année.
