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Emily Bell : Journalisme et Silicon Valley, aux sources du schisme

Emily Bell crédits Reuters InstituteEmily Bell, ancienne Directrice du Guardian, dirige aujourd’hui  le TOW Center for Digital Journalism à Columbia.

Elle livrait la semaine dernière à Oxford dans un discours remarqué auprès du Reuters Institute ses réflexions lucides et inspirées sur les relations compliquées entre les grandes sociétés technologiques et le journalisme.

Extraits choisis :

1- « De Reuter à John Reith à la BBC les pionniers du journalisme ont toujours été les pionniers des technologies de communication.»

2- « La presse a perdu les commandes et n’a plus le contrôle des canaux par lesquels les histoires touchent les audiences. »

3- « Un jour, un des directeurs en charge d’ une grande et florissante société de Search a finallement perdu patience et m’a dit : “Regardez” a t-il dit “Nous avons écouté ce que voulaient les utilisateurs : trouver l’information plus facilement et ce que les annonceurs voulaient : toucher les gens qui voulaient acheter leurs produits et on les a connectés Les sociétés de médias ne l’ont pas fait et le résultat c’est que vous avez perdu.»

4- « Les deux cultures celle de l’ingénieur et celle du journalisme sont très différentes et pourtant nous n’occupons pas le même espace en termes de livraison des informations et des discussions au grand public.»

5- « Le quatrième pouvoir qui pensait opérer dans un splendide isolement face aux autres systèmes d’argent et de pouvoir a glissé soudainement et définitivement dans un monde où il ne possède ni les moyens de production ni les canaux de distribution.»

6- «Les sociétés de médias rendent la publication difficile les sociétés de social media rendent la publication facile.»

7- «Alors que les ingénieurs développaient Facebook, YouTube, Twitter, LinkedIn, Instagram, Reddit, Pinterest, Ello, Medium, Kickstarter et autres, aucune société de media n’a conçu ou développé une plateforme sociale largement adoptée.»

8- «Chaque algorithme contient des décisions éditoriales. Chaque design de logiciel porte des implications sociales.»

9- «S’il existe une presse libre , les journalistes n’en ont plus la charge. Les ingénieurs, qui pensent rarement au journalisme ou aux impacts culturels et démocratiques prennent chaque jour des décisions qui façonnent la manière dont les news sont créées et disséminées.»

10- «Si l’on en croit les chiffres de Facebook , l’homme le plus puissant des médias est Greg Marra, le chef de produit de Facebook NewsFeed, il a 26 ans.»

11- «Chaque fois qu’un algorithme est changé, une décision éditoriale est prise.»

12- «Il est trop facile baisser les bras devant Google et de dire : Oh on le rattrapera jamais.»

13- «Il y a 20 ans Google n’était qu’une thèse de doctorat.»

14- «Les questions de la data, de la vie privé de la responsabilité des algorithmes n’existent pas ou sont en sous-effectif.»

15- «La couverture des questions technologiques doit passer des “Queues pour l’Iphone” aux questions de société et de pouvoir.»

16- «Le journaliste doit être au minimum un partenaire égal dans ces relations.»

Le texte intégral du discours d’Emily Bell en PDF

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