Fondée en 2009, Djit, la société éditrice de l’application mobile Edjing était partie pour lancer des dalles tactiles dans les bars. Après trois ans de « pivots » c’est aujourd’hui l’un des leaders mondiaux des applications grand public de DJ sur Smartphones et tablettes. Jean-Baptiste Hironde, 26 ans, CEO et co-fondateur de cette pépite française avec Nicolas Dupré 27 ans et Charles-Marie Desjardins 25 ans, détaille son business model et son parcours d’entrepreneur
VIUZ : Comment se porte Edjing ?
Jean-baptiste Hironde : Edjing se porte très bien nous avons atteint les 2,5 Millions d’applications d’installées et nous dépassons actuellement les 800.000 membres.
Parallèlement notre chiffre d’affaire In Apps a été multiplié par 10 depuis novembre.
Nous sommes présents dans 170 pays et 75% de notre audience est hors de France.
VIUZ : Quel est votre business model ?
Jean-baptiste Hironde : Nous avons un modèle Freemium. Depuis que nous avons adopté ce modèle au détriment du payant nous avons généré 10 fois plus d’argent. Nous chiffre d’affaire provient à 20% de la publicité et à 80% des In Apps Purchases (IAP). Nous avons une très longue durée d’utilisation de notre application ce qui nous porte effectivement vers les modèles d’achats in Apps (achats d’effets et d’options supplémentaires via l’achat de « Vinyles » nos crédits virtuels). A terme nous visons 5% d’acheteurs In Apps parmi nos membres.
J’ajoute qu’à l’heure actuelle nous avons quasiment le même ARPU (revenu moyen par utilisateur) sur iOS et Android -nous sommes les seuls dans notre catégorie sur Android- même si l’iPad reste de très loin le meilleur terminal en termes de rendement.
VIUZ : Quel est votre financement ?
Jean-baptiste Hironde : En Juin 2010 nous avons levé 100.000 Euros auprès de Business Angels et un groupe de «Families & Friends » que nous avons complété en Juin 2011 par une Levée de fonds auprès d’ Habert Dassault Finance (HDF).
Aujourd'hui, il est temps pour Edjing d'accélérer son développement et nous avons donc décidé, suite à plusieurs sollicitations de fonds d'investissement lors du lancement Android et iPad d'edjing, de lancer un nouveau round pour développer l'écosystème edjing et accroître a notoriété de notre marque au niveau international.
VIUZ : Quels sont vos principaux canaux d’acquisition ?
Jean-baptiste Hironde : Au lancement de l’application on a fait 400.000 téléchargements sans dépenser un sou. Nous avons ensuite testé plusieurs tactiques : téléchargements incentivés, publicité Display et cross-promotions. Le système d’ «App Install » de Facebook » a très bien marché ce qui nous a permis de nous classer 21ème aux Etats-Unis.
Alors que le CPI (cout d’installation) est actuellement entre 1 et 3 dollars, nos stratégies de socialisation et de viralité nous permettent d’avoir des CPI à 0,10 centimes.
VIUZ : Quels sont vos futurs projets ?
Jean-baptiste Hironde : Nous avons lancé le partage des Mix en octobre. Nous proposons donc une offre unique qui combine un outil de création plus un outil de partage à la « Soundcloud ».
A l’avenir nous allons créer des déclinaisons de notre application et de nos technologies sur différents segments et niveaux d’expertise. Nous avons 8 applications en projet de développement.
VIUZ : Quelles sont vos principales leçons d’entrepreneur ?
Jean-baptiste Hironde : Généralement, il faut être à l’écoute des critiques et se confronter au marché très vite. Nous nous inspirons des startups américaines. Les Ingénieurs français font parfois trop attention aux détails. Notre expérience montre qu’il faut sortir rapidement une beta et laisser les utilisateurs contribuer à son amélioration.
Sur le modèle économique, la logique de la société fondée sur le volume et une audience de masse n’est pas facile à faire accepter en France. Généralement, vous devez choisir entre l’audience ou la monétisation et les fonds préfèrent souvent le second modèle. Nous avons eu de la chance de trouver un fonds qui croyait dans le premier modèle de développement. Si l’on s’était concentré uniquement sur la monétisation on aurait considérablement ralenti la croissance d’Edjing.
En termes humain, il faut s’entourer de personnes fiables. C’est plus important à mon sens que l’expertise.
