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Programmatique : les enjeux de la publicité sécurisée

Le 11 juin Yahoo! organisait la première édition de la SSL Academy.

Sébastien Noel (Yahoo!) animait une table ronde composée de Pierre Lepelleux (Orange), Antoine Saglier (Weborama), Emmanuel Brunet (Eulerian), Romain gauthier (Mediamath)

yahoossl

 

Le contexte : pourquoi le passage au SSL ?

En 2013 Snowden révèle au grand public le programme Prism mis en place 5 ans plus tôt par Georges Bush. Les grands acteurs du digital doivent mettre à disposition de la NSA les données privées des utilisateurs.

L'enjeu devient alors de garantir la privacy des particuliers, afin d'éviter notamment le piratage.

Dès septembre 2013, Marissa Mayer, CEO de Yahoo, décide de passer tout l'inventaire en mode sécurisé. Google l'avait déjà fait pour les résultats de recherche du moteur.

Le SSL : qu'est-ce que c'est ? 

Le SSL (Secure Socket Layer) correspond à la sécurisation Web par un tiers de confiance :

  • Un acteur doit installer sur son serveur web un certificat qui pourra confirmer que le serveur a bien la bonne identité (le tiers de confiance enregistre notamment des informations clés comme  l'adresse, le siret,...).
  • Le cryptage n'était à l'origine pas très élevé (moins de 1024 combinaisons). Aujourd'hui il correspond à un niveau de 2048 combinaisons. Tout le tuyau est crypté, si bien qu'à la différence du web non sécurisé (https versus http), un hacker ne peut pas retrouver par exemple un numéro de carte bleue.

Très rapidement mis en place dans le monde de l'ecommerce, en l'occurence dans les tags de conversion de sites. La sécurisation gagne désormais du terrain dans le domaine de la pub web.

A noter que, depuis 2001, la norme a changé de SSL pour TLS (Transport Layer Security)

 La bascule vers le sécurisé et les leviers 

La plupart des speakers présents à l’événement organisé par Yahoo ont souligné le passage en cours vers le SSL

Pierre Lepelleux (Orange) :

Nous avons basculé les webmails en mode sécurisé et, pour chaque campagne, validons si les créas sont compatibles SSL.

Le basculement n'a pas été un gros bouleversement dans la mesure où Yahoo avait le passage en SSL au préalable.

Les outils qui détectent la créa ne sont pas adaptés pour un usage  par acheteurs, car l y en a beaucoup (cf. étude SRI sur les top acheteurs du programmatique)

En fait, Au lancement d'une campagne, nous regardons si les créas diffusent ou pas.

 

Antoine Saglier (Weborama) :

Pour les tags de conversions, les habitudes sont installées. Ce n'est pas encore toujours le cas pour le display. Cela dit, le https a fortement augmenté : aujourd'hui on peut estimer que le séurisé compte pour 50 % des créas et pixels. Mon conseil est bien sûr d'aller de plus en plus vers le https.

 

Romain Gauthier (Mediamath) :

Nous accompagnons nos clients dans leur migration vers le https. Nous leur montrons de quoi ils se privent quand ils n'activent pas le https et notamment l'inventaire premium. Nous réalisons un pré-audit des créas.

Cela dit, nous sommes une plateforme en self service, c’est au  le client en définitive de faire son choix.

Tout le monde a intérêt au passage au SSL. Le basculement de Yahoo et Google dans le sécurisé est un bon signe, le marché devrait suivre. C’est un mouvement vertueux. L’ecommerce a décollé quand il est passé en mode sécurisé. Le HTTPS devrait avoir le même impact dans le monde de la pub : créer de la confiance.

Emmanuel Brunet (Eulerian) :

En 2016, on peut penser que tout le monde devrait se mettre au SSL.

 

Les freins et le manque à gagner

Comme l’a souligné Sébastien Noël de Yahoo !, les a priori ont la vie dure : le SSL serait cher, compliqué, il faudrait utiliser différents types d’outils. Dans l'univers de l'ecommerce, les acteurs ont vite compris les avantages. Dans l'univers de la publicité, il reste encore des blocages.

L’avis des speakers :

Antoine Saglier (Weborama) :

Les CDN sont un peu plus chers lorsqu'on utilise le HTTPS, et notamment quand il s'agit de vidéo car les documents deviennent lourds.  C'est un surcoût de 10%, qu'on ne répercute pas sur les clients.

 

Emmanuel Brunet (Eulerian) :

Les coûts technologiques sont en train de plonger : ils représentent des surcoûts de 1 à 3 % du serveur.

 

Pour Sébastien Noël (Yahoo!) deux questions du coup se posent : quelles sont les difficultés ? Et quel type d'acteurs ne s'est pas converti au SSL ?

 

Eléments de réponse :

 

Romain Gauthier (Mediamath) :

En fait, c'est une question de workflow. La partie compliquée dans la chaîne est occupée par le trader media. Il revient aux DSP de leur faciliter le travail par des messages d'alertes, outils de vérification de la créa.

 

Antoine Saglier (Weborama) :

Les acheteurs ne disposent pas de solutions technologiques pour vérifier. La vérification se fait à la main.

 

Emmanuel Brunet (Eulerian) :

Nous ne constatons pas de problème dans les tags tiers, car en la matière le workflow est plus structuré. Les problèmes se trouvent la plupart du temps dans la mise en place des création, où les pratiques ne sont pas banalisées, du fait entre autres d’une grande diversité d’acteurs.

 

Finalement, que perdent les acteurs qui ne se convertissent pas au SSL ?

Romain Gauthier (Mediamath) :

Un acheteur qui ne passe pas en SSL perdra au moins 50 % de l’inventaire, et ce aujourd’hui. En 2016, ce sera forcément plus.

En premium, cela dépendra des gros éditeurs : le Figaro et les Echos acceptent encore du http non sécurisé.

 

Pierre Lepelleux (Orange) :

En ce qui concerne Orange, la moitie de l'audience est sécurisée car elle vient du webmail

 

En conclusion :

Qui peut le plus peut le moins : un tag (pixel, js, url) https ne sera jamais un frein sur une page http. Passons tous au SSL par défaut ce qui levera les freins à la diffusions des campagnes

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