A part quelques heureuses exceptions le secteur de la presse écrite connait globalement des difficultés économiques. Le grand coupable ? Il est tout désigné : le digital qui a tout bousculé sur son chemin : modèle économique, fonctions du journaliste et surtout les usages des consommateurs.
Et c'est pourtant essentiellement par le digital que de nouveaux acteurs émergent en France et tentent de trouver de nouveaux modèles de presse écrite.  Ces entreprises se nomment pour les plus connues : Melty, MinuteBuzz et Mediapart.
Les deux premiers (Minutebuzz et Melty) s'appuient sur des recettes à peu près similaires : le contenu first, des sujets propices à l'émotion, une traction construite via et par les réseaux sociaux, un modèle de publicité soit natives (branded content) soit très finement contextualisées, ciblées.Â
Lancé en 2010 sous la forme d'un blog par des étudiants dont Maxime Barbier son président, MinuteBuzz se définit aujourd'hui comme un site média indépendant et sans complexe et conçoit sa mission comme celle d'un créateur d'émotions. Il  s'appuie sur celles-ci pour être viralisé, ainsi Facebook et Twitter représentent près de 60% de son trafic avec une moyenne de 300 partages par article. Le tout jeune site a par ailleurs doublé son audience en passant de 500.000 à 1 million de visiteurs uniques entre décembre 2012 et février 2013 et cela en l'espace de quelques semaines. Son modèle économique est celui de la publicité native ou "branded content", des annonceurs (dont Canal+, DcMartens, Tefal, Skype ou encore Martini) le rémunèrent pour la création et la publication d'articles và fort potentiel viral mettant en scène leur marque. MinuteBuzz est rentable depuis novembre 2012.
MinuteBuzz est souvent comparé à son grand frère américains Buzzfeed qui a annoncé un chiffre d’affaires prévisionnel de 40 million de dollars pour 2013.
Créé en 2008 et rentable depuis 2011 - Melty se définit comme le 1er magazine 100% jeune sur Internet - il est selon l'OJD le site leader sur l’actualité, le divertissement et les tendances chez les 18-30 ans avec plus de 13 millions de visites sur mars 2013.
La particularité principale de ce site de news est son utilisation des technologies. En effet s'il y a une équipe de journalistes qui prend des décisions, le rédacteur en chef de Melty est un robot ou plus précisément un algorithme qui fait notamment le choix des sujets, des mots utilisés, ainsi que l'heure de publication. Melty  a ainsi créé une bourse de valeurs en temps réel des mots-clés qui comporte tous les sujets susceptibles d'intéresser ses lecteurs. Le modèle économique du media reste la publicité, Melty dispose de sa propre régie qui propose contenu rédactionnel, display classique mais finement contextualisé et la mise en place d'opérations spéciales.
Le troisième modèle : Mediapart se distingue lui par sa démarche assumée de co-création qui promeut l'U.G.C. mais surtout une offre de contenus payants proposés sous la forme d'abonnements.
Créé en 2008 et rentable depuis la fin 2010 - Mediapart se définit comme un journal en ligne d'information généraliste, s'adressant à une clientèle que ni l'
Mediapart a annoncé à fin 2012 une rentabilité à deux chiffres (11,6%) avec un résultat net de 700 000 euros pour un chiffre d'affaires de 6 millions d'euros générés grâce à  60 000 abonnements. Le modèle Mediapart a inspiré les Echos et Libération qui peaufinent leur système de paywall (système qui offre aux internautes des articles gratuits jusqu'à un certain volume avant de devenir payants).
