Mobile

Des objets connectés aux datas collectées

Mardi 17 septembre, la Mobile Marketing Association, partenaire de Viuz, organisait une conférence sur les enjeux et les perspectives du marché des objets connectés.

Au cours de cette conférence Renaud Ménérat, accompagné de Vincent Pillet et de Julien Derbyshire de User Adgents ont decrypté les nouvelles chaînes de valeur d’un marché naissant, qui passe aujourd’hui à l’ère industrielle.

Chaque utilisateur est en contact avec plus de 5000 objets par jour, et il y a en moyenne 6 objets connectés par foyers. En 2020, chaque utilisateur aura en moyenne accès à 20 objets connectés en 2020. Selon IDC, il y aura plus de 50 milliards d’objets connectés dans le monde en 2020.

Ce nouveau mode de relation aux objets ouvre le champ à l’IOT, Internet of Things, défini pour la première fois par Kevin Ashton.

Les premiers secteurs impactés seront le secteur de la santé ( Novartis travaille sur des pillules connectées alimentés en énergie par les sucs digestifs) et le textile grâce aux vêtements intelligents. Les analystes estiment le nombre ainsi le nombre d’objets de «wearable computing » vendus à 350 millions en 2018, un marché équivalent à celui des tablettes aujourd'hui, et diagnostiquent même une pénurie des adresses IP actuelle, rendant indispensable le passage à l’IPV6.

De nombreuses applications prometteuses sont actuellement testées comme le projet mené au MIT par Shuguanc Zhang  qui permet de détecter des incendies via des capteurs autonomes alimentés par l’énergie des arbres eux même juqu’aux « boucles connectées » développées en partenariat  avec l’Institut de l’élevage bovin permettant de surveiller les troupeaux.

Dans le secteur privé, c’est aussi un sujet phare et déjà très avancé, chez Nike qui a développé au véritable écosystème Industriel autour de Nike Plus et ses services de quantified self ainsi que chez Adidas avec sa smartball.

Un enjeu stratégique pour la France

C’est également l’un des sujets industriel majeur pour le gouvernement, longuement évoqué dans le rapport Dynamique et Prospectives Internet 2030 de Laurent Gille et Jacques-François Marchandise et pour lequel l’état a débloqué un fonds de 150 millions d’Euros via la BPI.

Pour les pouvoirs publics, les objets connectés constituent en effet un enjeu stratégique, qu’il est hors de question d’abandonner une nouvelle fois à la Silicon Valley où, actuellement, plus de 50% des entreprises qui se créent sont dédiées aux objets connectées.

Interview par Viuz de Pierre Carbonne – Chargé de mission Services mobiles, NFC et Smart City au Ministère du Redressement Productif

Un soutien bienvenu à l’heure où de nombreux acteurs français sont en avance de phase sur le secteur à l’exemple de Parrot (et son pot de Fleur connecté, Flower Power ), Withings qui développe des balances et tensiomètres connectées en passant par l’expérience SmartDrop d’Evian conçue avec Betc et Joshfire   ou le béton connecté via puces RFID de Lafarge.

Les conséquences du marché des objets connectés ne sont pas neutres sur l’écosystème industriel. SigFox et ses alarmes connectées ajoutent une valeur supérieure aux offres d’Assurance habitation de la Maaf. De même, le projet SmartDrop d’Evian, actuellement testé dans paris, pourrait, s’il se généralisait, profondément bouleverser le mode de distribution de la société tout en permettant au fabricant de capter la relation avec le consommateur final.

Les services moteurs de la valeur

Mais, l’objet connecté, souvent associé au Smartphone, véritable compagnon qui joue souvent le rôle de concentrateur de Data n’est rien sans le service associé, qui véhicule l’essentiel de la valeur pour l’utilisateur final.

La valeur du service implique donc pour les acteurs de ce nouveau marché d’associer une série de partenaires dans un écosystème ouvert afin de générer des usages et de la valeur inédite. Ce couplage objets connectés, service et écosystème de partenaires implique, dès le départ une nouvelle façon de concevoir les produits.

C’est tout l’objet de Sen.Se la nouvelle startup de Rafi Haladjian qui a pour but de créer un protocole de communication unifié et de partage des données entre les objets eux-mêmes permettant de décupler la valeur des données produites ainsi que les usages liés à ces nouveaux objets.

WAF ou l’enjeu de la simplicité

Comme le démontrent Nest  ou Happy Fork, l’objet doit avant tout être simple dans son utilisation et dans son Interface. Il doit refléter la philosophie de l'interface « 4 pouces » issu des smartphones et ne pas avoir besoin de mode d’emploi. Pour Vincent Pillet, c’est la condition même du WAF , (Wife acceptance factor), de son acceptation par le grand public et de son succès commercial.

L’évolutivité : clef de la pérennité des objets connectés

Les acteurs industriels doivent également penser à la maintenance et à l’évolutivité « logicielle et applicative » des objets, à la manière de la FreeBox qui se met à jour régulièrement en ligne. Dans le marché des objets connectés, la maintenance et l’enrichissement de fonctionnalités sont les garants de la valeur.

L’enjeu juridique 

La collecte de données ne va pas sans obstacles juridiques dans un marché où la technologie devance largement les textes. Ainsi, dans le cas des applications médicales permettant l’analyse de sang via des capteurs biochimiques  connectés sur Smartphones, les données sont considérées comme médicales et soumise à un encadrement strict auprès de la CNIL.

De même en ouvrant aux annonceurs de nouvelles perspectives en termes de marketing relationnel, les objets connectés ouvrent parallèlement un enjeu en matière de sécurisation des données et de vie privée. Selon une étude récente de WDC research seuls 27% des objets connectés présentent une réelle garantie de données sécurisés. Les questions de « Privacy Par Design » PVD sont d'ailleurs au cœur de la réforme de la Directive Européenne n° 95/46/CE sur la protection des données personnelles.

L’objet deviendra t-il un jour responsable juridiquement. D’ores et déjà son identification, l’Object Name Service (ONS) constitue son identité légale. Mais quid de la responsabilté de ses différents composants ?

Largement de quoi écrire les nouvelles  Lois de la robotique d’Asimov ?

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